Homéopathie, histoire et déboires

Publié le par Marie-Line Dupuy

Industrie pharmaceutique & Homéopathie

Industrie pharmaceutique & Homéopathie

Succès de l’homéopathie

Nous vivons une époque cruciale en train de voir le début de la fin du paradigme pétrochimique qui a dominé la médecine depuis presque un siècle.

Le premier round a été gagné par l’homéopathie au XIXème siècle qui a littéralement botté le train à la médecine classique enlisée dans ses spéculations en introduisant la méthode expérimentale et des principes pour traiter les malades. Portée par ses immenses succès dans le traitement des maladies épidémiques (choléra, fièvre jaune, pneumonies, etc.) l’homéopathie séduit alors de nombreux médecins. De nombreux hôpitaux homéopathiques se mettent à fleurir un peu partout, notamment aux Etats-Unis. Cependant peu nombreux sont les médecins qui ont réellement intégré la totalité de l’enseignement de Hahnemann et beaucoup se contentent de bricoler avec une homéopathie approximative pour s’en retourner bien vite dans le giron classique en cas d’échec. Ces dissensions intestines serviront l’ancienne médecine, toujours portée sur les traitements de masse qui consistent à prescrire le maximum supportable à tous les patients sans distinction. La nouvelle médecine homéopathique qui donne le minimum nécessaire et individualise chaque cas est sans relâche attaquée par les organismes officiels, avec une constance et une véritable haine qui n’est pas sans évoquer un véritable racisme. Malgré la propagande, il faut bien constater les résultats et les patients ne sont pas dupes : ils vont là où ça marche – et ceci restera éternellement vrai.
Le coup décisif sera porté par Rockefeller : à coup de millions de dollars, celui-ci va imposer la médecine de l’ère industrielle, la médecine des masses et surtout ses « normes » pour construire des hôpitaux et y imposer les médicaments dérivés de son industrie pétrolière. C’est le même procédé qui est en vigueur de nos jours pour éradiquer toute concurrence : on impose au nom de la « sécurité » et du « bien de tous », des normes tellement onéreuses que seuls les très riches industriels peuvent s’aligner.
Vers la fin des années 20, les hôpitaux homéopathiques sont contraints à la fermeture. L’enseignement s’étiole, la transmission du flambeau vacille. De plus, qui se soucie de perdre des années d’études laborieuses alors que la simple prescription de pénicilline traite en un éclair toute maladie infectieuse ? De grandes figures vont animer la résistance, comme le Dr. Pierre Schmidt à Genève qui introduit en Europe le Répertoire de Kent. Mais la voie du moindre effort est toujours la plus rapide à défaut d’être la meilleure : les année 50 à 70 vont consacrer la civilisation du chimique notamment en matière de santé et d’agriculture, tandis que les matières plastiques envahissent notre environnement. Toutes les affections sont traitées apparemment avec succès, il suffit juste d’inscrire le nom de la drogue sur l’ordonnance et le tour est joué.

 

Pollution planétaire et déclin de la médecine chimique

L’apparition du sida à la fin des années 80 ébranle les certitudes, pour la première fois depuis des décennies, de nombreux patients meurent dans les services de maladies infectieuses. On commence alors à prendre un peu de recul sur la pratique de la médecine. Il est clair que les grandes pathologies infectieuses comme la syphilis, la gonorrhée, la pneumonie, la typhoïde, qui hantaient nos aînés, ont été traitées très facilement. Mais elles sont désormais remplacées soit par de nouveaux germes archi-résistants (30% de la population mondiale est atteinte par la tuberculose en 2010) soit par d’autres affections, chroniques cette fois, difficiles à diagnostiquer et à traiter.

Au lieu des horizons radieux qui nous étaient promis, on constate une baisse générale du niveau de santé avec l’augmentation des maladies chroniques : obésité, « stress », insomnie, dépression, pathologies mentales, diabète, cancers, maladies auto immunes. Alors que l’allergie était rarissime il y a 50 ans, aujourd’hui les nourrissons sont déjà gavés de produits antiallergiques ! Cet état de la jeunesse ne manque pas d’interpeller : beaucoup de médecins généralistes constatent que les otites, les angines, les laryngites que l’on rencontrait il y a 25 ans, ont été remplacées par des troubles du comportement, du sommeil, des nerfs, des troubles de l’attention et de l’agitation, de l’autisme, des allergies, etc.
Après 30 ans de luttes contre une obstruction systématique, l’écologie est parvenue enfin à rendre évident l’état déplorable de la planète, saccagée en un siècle. On commence à réaliser que la médecine classique, servie par les intérêts industriels, a produit le même effet sur le genre humain que le CO2 sur la planète.
Que mon propos soit clair : personne ne songerait à nier les splendides progrès de la technique en matière de diagnostic, ou de la chirurgie. C’est bien à l’administration des drogues de plus en plus puissantes, distribuées par millions de tonnes aux malades qui les déversent à leur tour dans l’environnement, que j’en ai.
Je prétends, avec de nombreux autres homéopathes, qu’en étouffant les manifestations aiguës par des drogues « miracle » on n’a fait que refouler les maladies du plan physique vers le plan mental et émotionnel et créé des pathologies bien plus redoutables. Les sombres prédictions de nos illustres aînés sont malheureusement en train de se réaliser.

 

Le renouveau homéopathique

Faudra-t-il continuer de traiter le résultat d’un refoulement allopathique par un refoulement supplémentaire encore plus puissant ?

Ou devrons-nous enfin ouvrir les yeux et changer notre vision de la médecine pour redécouvrir que le malade réagit comme une totalité en subissant selon sa susceptibilité personnelle, un ensemble de facteurs environnementaux qui peuvent le mener à telle ou telle maladie ? Au contraire des modes allopathiques, les lois découvertes par Hahnemann, le fondateur de l’homéopathie, sont éternelles parce que vraies, de même que le sont les lois physiques comme la gravitation.
Peu enseignée, et surtout mal enseignée, l’homéopathie a beaucoup souffert de cette période de domination de la médecine chimique, ses principes ont été perdus ou galvaudés, elle est souvent pratiquée à moitié, et ses bases scientifiques mises à mal par des pratiques déviantes.


Aujourd’hui les circonstances vont nous rapprocher de celles qui prévalaient lors de l’apparition de l’homéopathie. De nombreux médecins classiques de l’époque, écœurés des insuffisances et des excès de la médecine officielle se sont alors tournés vers la nouvelle médecine. Nous devons nous préparer à accueillir de plus en plus de ces esprits honnêtes et scientifiques en quête de guérison pour leurs malades, et qui ne manqueront pas d’être séduits par l’approche rationnelle de la maladie et de son traitement.

 

En écrivant cela, je ne me fais pas d’illusions : le chemin est long, difficile et parsemé d’embûches pour former un bon homéopathe tandis que quelques années suffisent à prescrire en médecine classique. Devenir homéopathe nécessite d’associer à une rigueur scientifique une sensibilité artistique pour être à même de percevoir ce qui est déréglé chez le malade. Percevoir la souffrance du patient nécessite pas mal de qualités humaines dont l’écoute, la compassion et surtout de museler son égo pour reconnaître qu’on doit tous les jours accomplir des progrès et s’améliorer. La limite de l’homéopathie c’est avant tout celle de l’homéopathe. En médecine classique, un simple diagnostic permet de prescrire en quelques instants une drogue qui bloquera certains rouages chimiques communs à tous les humains et l’on aura freiné pour un temps la progression de la maladie.
La quantité et la qualité resteront à jamais antinomiques mais la médecine devra évoluer pour faire place à l’homéopathie en première intention tandis que le recours aux drogues allopathiques sera dicté par la nécessité, et réservé surtout aux cas palliatifs.

 

Dr Edouard Broussalian, janvier 2010 

Publié dans Homeopathie

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